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  La défaite De Charles-Quint  
  1541  
     
   
     
  Dans l'affrontement qui opposait, au XVIe siècle, l'Espagne catholique à l'Empire ottoman musulman en Méditerranée, Alger joua un grand rôle en servant de refuge à des corsaires qui harcelaient sans cesse les côtes espagnoles et italiennes. C'est ainsi que le roi espagnol Charles Quint (1500-1558) décida, en 1541, de conduire une grande expédition contre Alger. La flotte, conduite par Charles Quint, se composait de 65 galères et 451 navires de transport, portant 12330 marins et 24 000 soldats. L'Armada se présenta devant Alger le 19 octobre.
Hassan-Agha, successeur de Khaïr-Eddine à la tête de la Régence d'Alger, informé depuis longtemps des préparatifs de Charles Quint, adopta des mesures pour fortifier les défenses de la ville. Il arma les batteries de la marine et construisit des tours le long du mur d'enceinte qui protégeait Alger du côté de la terre. Sous peine de mort, il interdit aux habitants de quitter la ville et distribua des armes en désignant à chacun son poste. Les forces dont il disposait se composaient de 800 Turcs de l'Odjaq (milice composée de janissaires) et d'un corps auxiliaire de 5 000 hommes levés parmi les citadins. Dans la plaine, il comptait sur les tribus avoisinantes pour refouler l'ennemi.
Les Espagnols débarquèrent le 23 octobre entre l'embouchure de l'Oued EI-Harrach et la ville, sur la plage d'EI-Hamma. L'infanterie seule débarqua, et put tenir à distance les Algériens qui tentaient de la repousser.
Charles Quint savait que la ville n'était défendue que par un petit nombre de soldats. Il envoya à Hassan-Agha un parlementaire porteur d'un ultimatum le sommant de se rendre.
Hassan-Agha refusa de se soumettre et rappela au parlementaire l'échec des deux expéditions espagnoles de Diego de Vera (30 septembre 1516) et de Hugo de Moncada en 1519. Le 24 octobre, l'armée espagnole marcha sur Alger, mais, gênée par les attaques incessantes des Algériens, elle n'avança que d'un mille. Le soir, elle s'établit à El-Hamma.
Le lendemain, le 25 octobre, elle gagna les hauteurs dominant la ville et Charles Quint installa son quartier général sur l'emplacement où s'élève aujourd'hui le fort l'Empereur.
Mais dans l'après-midi du même jour, le ciel se chargea de nuages et une pluie abondante tomba, interrompant ainsi le débarquement des vivres et du matériel. Pendant la nuit, la tempête éclata, le vent du nord souleva la mer en vagues gigantesques. Les navires qui n'avaient pas eu le temps de trouver un refuge coulèrent.
Au point du jour (le 26 octobre), les soldats de l'Odjaq sortirent de la ville, attaquèrent l'armée impériale, mais durent se replier face à la contre-attaque ennemie.
Hassan-Agha tenta une autre sortie. Les Chevaliers de Malte lui opposèrent une résistance farouche, et, encouragés par Charles Quint, tentèrent de forcer les portes de la ville. Mais les citadins résistèrent à l'assaut.
Avec le jour, le vent redoubla de violence et les batteries algériennes canonnèrent les navires épargnés dans la nuit. 140 navires furent jetés à la côte et les quelques équipages qui purent atteindre la rive furent massacrés par les combattants algériens qui s'étaient déployés le long du rivage. Vers le soir, le vent se calma, l'amiral Andréa Doria rassembla les restes de la flotte et s'abrita dons une baie derrière le cap Tamentfoust.
Charles Quint comprit que son expédition avait échoué, et il décida d'aller s'embarquer au cap Tamentfoust. La retraite commença le 28 octobre, l'armée atteignit le cap le 30.
Le 2 novembre, la flotte leva l'ancré et se dirigea vers Bejaïa (Bougie), qu'elle quitta le 27 pour l'Espagne. Bien qu'on ne dispose pas de chiffres précis, on évalue les pertes subies par les Espagnols à 250 navires et près de 20 000 hommes. Ainsi se termina en débâcle pour Charles Quint une des batailles de la nouvelle croisade, imposée par l'Espagne au monde musulman au XVIe siècle.
 
     
  Mise à jour 06 Janvier 2005  
     
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Sources : Musée Central d'Alger